Du bio à l'environnement
David Lahaye, embauché comme animateur bio au Comptoir agricole de Hochfelden, a très vite élargi son champ d'action à la problématique environnementale.
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A 36 ans, David Lahaye a déjà multiplié les expériences professionnelles sans beaucoup s'écarter des connaissances qu'il a validées en 2000 par un DESS de génétique et d'amélioration des plantes. « J'aime la diversité », dit-il pour justifier son passage à des postes en chambre d'agriculture et dans des PME où il touche un peu à tout : à l'agronomie pure, au développement produits, au marketing, à la vente. « Cela donne de l'ouverture d'esprit et forge la capacité d'adaptation », note David, ce Picard de naissance, qui a mené toute sa carrière en Alsace jusqu'à présent. Il arrive au CAH en janvier 2011 pour répondre à un besoin nouveau : positionner la coopérative sur le marché des grandes cultures bio. Pendant un an, David s'attèle à recenser la demande des meuniers et des agriculteurs certifiés ou en reconversion, à structurer une offre appro spécifique et à envisager un système de commercialisation. Il devient le référent bio de l'équipe commerciale pour qui « ce créneau reste un autre métier ». Il montre à l'équipe technique que le conventionnel peut reprendre les techniques du bio. « Cela revient à décloisonner deux mondes », résume David.
Un peu comme un VRP
Début 2012, David Lahaye reprend l'essentiel des dossiers environnementaux dans lesquels la coopérative s'implique. Cette évolution le comble, lui qui a envie « de concret, d'opérationnel, de partager son temps entre le bureau et le terrain ». Il participe au réseau Déphy pour trois fermes sur douze dans le Bas-Rhin et prend à bras-le-corps le dossier des pollutions ponctuelles. Localement, il est mobilisé par la validation en grandeur nature d'un procédé biologique de traitement des effluents phytosanitaires sur le bassin-versant d'une petite rivière. Plus globalement, il a suivi la formation d'Arvalis qui donne la capacité de réaliser les diagnostics Aquasite. « J'assure un gros travail d'information, un peu comme un VRP. Mais il y a aussi une réflexion commune menée avec les agriculteurs pour leur proposer des pistes d'amélioration faciles à mettre en oeuvre. Les phytosanitaires sont des déchets spécifiques pour lesquels il existe, non pas une, mais plusieurs solutions de traitement. Mon expertise doit permettre au CAH d'être un intervenant dans leurs projets », lance David. Il est enfin sollicité par des essais ayant pour cadre la protection du grand hamster d'Alsace, et par InVivo en tant que coordinateur de l'analyse du cycle de vie du maïs.
Adepte de l'autoformation
On l'aura compris. Les dossiers environnementaux ont pris le dessus dans l'emploi du temps de David. Il leur consacre 70 % de ses heures. « Très peu d'agriculteurs sont concernés à 100 % par les grandes cultures bio. Il fallait rajouter un autre volet à mon poste pour qu'il devienne épanouissant, juge-t-il. La transition entre le bio et l'environnement s'est faite naturellement. J'ai toujours eu une sensibilité environnementale. C'est un thème majeur de notre société. Il donne du sens à mon travail. J'ai des contacts avec des interlocuteurs très différents. Je préfère avoir une mission transversale dans l'entreprise. Passer trop de temps à faire, par exemple, uniquement de l'expérimentation aurait fini par m'ennuyer. » David Lahaye aime approfondir ses dossiers et ses compétences au contact du terrain, mais aussi par initiative personnelle. Il est un adepte de l'autoformation. Il y consacre trois à cinq heures par semaine. Une manière pour lui de, comme il le dit, « maintenir mon employabilité ».
Christophe Reibel
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